Anthropologie linguistique – Le tournant sémiotique

Langage & Société n° 172 – 2021/1

Édité par Manon Him-Aquilli, Suzie Telep

Anthropologie linguistique
Édition Première édition
Éditeur Éditions de la Maison des sciences de l’homme, Paris
Support Livre broché
Nb de pages 260 p. Bibliographie . Notes .
ISBN-10 2735127249
ISBN-13 9782735127245

 

 

 L’objectif de ce numéro est de questionner les apports théoriques du tournant sémiotique de l’anthropologie linguistique nord-américaine en insistant sur quelques concepts élaborés par certains chercheurs de l’université de Chicago et en faisant dialoguer ces concepts avec ceux élaborés en France, en sociolinguistique et en analyse du discours.

Il s’agira de discuter certains présupposés de ce cadre théorique à partir d’analyses empiriques issues de nos propres travaux, aux terrains et aux problématiques variées. Nous examinerons la pertinence des concepts d’indexicalité, d’entextualisation, de rhématisation et de métapragmatique et leur possible articulation avec ceux de pratiques langagières, de discours épilinguistiques, de sujet parlant et de formation discursive.

En quoi ces concepts nord américains nous permettent-ils de problématiser le fonctionnement du langage en société et de construire de nouveaux objets de recherche ? Quels sont, aussi, les points que ces concepts laissent aveugles (subjectivité des locuteurs, critique sociale) ? Et enfin, comment faire dialoguer ces concepts issus de traditions disciplinaires différentes ?

Le dossier s’ouvre sur un hommage à Michael Silverstein écrit par James Costa, qui revient sur la carrière de ce chercheur et sur l’impact majeur de ses travaux pour l’anthropologie linguistique aux Etats-Unis. Ensuite, deux textes, ceux de Bertrand Masquelier et de Susan Gal, offrent chacun à leur manière une contextualisation épistémologique de ce tournant sémiotique. Ainsi, tandis que Bertrand Masquelier insiste sur l’importance de la redécouverte des écrits de Pierce dans les discussions théoriques des anthropologues linguistes à partir des années 1970, Susan Gal, dans un texte rédigé à partir d’une série de questions que lui avaient posées les coordinatrices, revient sur son propre parcours de recherche, dans un subtil entrelacement de considérations théoriques et de résultats d’enquêtes empiriques passées et présentes. 

Deux autres articles, rédigés par Cécile Canut et Manon Him-Aquilli, viennent compléter le numéro. L’article de Cécile Canut propose, à partir d’une analyse tirée de son terrain au sein d’un ghetto rom de Bulgarie, une redéfinition deleuzienne du concept d’indexicalité, posant celui-ci comme un agencement producteur de significations et de subjectivités. L’article de Manon Him-Aquilli s’intéresse quant à lui aux contraintes et aux effets de la réflexivité langagière telle qu’elle est valorisée au sein des mouvements anarchistes contemporains au sujet de leurs assemblées générales

 

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Sommaire

Josiane Boutet, « Pour Andrée Tabouret-Keller »

DOSSIER
Anthropologie linguistique : le tournant sémiotique

James Costa, « Michael Silverstein (1945-2020) : Ceci n’est pas un adieu » ;

Manon Him-Aquilli et Suzie Telep, « Introduction. Anthropologie linguistique : le tournant sémiotique » ;

Bertrand Masquelier, « Faire de l’anthropologie linguistique avec Charles S. Peirce » ;

Manon Him-Aquilli, « Rendre compte du tacite grâce à la fonction métapragmatique. Le cas d’une mise en accusation en assemblée générale anarchiste » ;

Cécile Canut, « Agencements et indexicalités : signifier la subjectivation politique » ;

Susan Gal, « How culture and society are communicatively constituted: A reflection on 40 years of linguistic anthropology».

 VARIA

Jérémie Séror et Alysse Weinber, « Bilinguisme et immersion universitaire. Vers la réalisation d’un idéal politique ».